une petite introduction
Dans un article publié au journal Le Monde, le philosophe Eric Sadin soutient que ce qu’aura occasionné l’économie de l’Internet, et le principe majoritaire associé de gratuité à l’origine de son essor planétaire, c’est une gigantesque mémorisation électronique sur des disques durs et des fermes de serveurs, des gestes quotidiens d’individus connectés sans cesse plus nombreux. En effet, le traçage des communications, des navigations Internet, des achats en ligne, aura constitué la source majoritaire du renseignement américain, et plus largement celui de la plupart des grandes puissances mondiales. Mouvement indéfiniment intensifié, corrélé à la courbe sans cesse croissante de ventes des téléphones portables, smartphones, ordinateurs, tablettes, autant de protocoles interconnectés favorisant la génération exponentielle de données, suivant des volumes abyssaux que le terme de Big Data nomme désormais. Si une conscience disparate à l’égard de ces pratiques ambiguës et potentiellement dangereuses se manifestait jusque-là sous diverses formes par des citoyens et des associations, sans rencontrer un écho à la hauteur des enjeux, on peut aujourd’hui, selon Sadin, tenir les informations révélées par Edward Snowden et relayées par Glenn Greenwald comme marquant un tournant historique décisif : celui de l’éveil d’une conscience globale décidée à se confronter activement à l’impérieuse nécessité d’encadrer les pratiques de récolte, de conservation et d’usage des données personnelles. Questions sur le e-reputation: