Citoyennes pour l’Europe est une Association qui écoute et fait entendre la voix des femmes. Ses membres s’engagent pour que la citoyenneté européenne ne soit pas un concept réservé aux institutions politiques. Citoyennes pour l’Europe, une association féministe ? «Citoyennes pour l’Europe, ce n’est pas l’Europe pour les citoyennes ! Toutes les questions européennes intéressent les femmes, pas seulement la cause des femmes», précise Martine Méheut, cofondatrice et présidente de l’association. «Cependant il me semble que les femmes ont quelque chose à dire de plus que les hommes sur ces questions, d’une façon différente. Nous les écoutons et nous leur donnons la parole », poursuit-elle. L’association, qui compte 10% d’hommes, est née en 2011, à la suite d’une enquête auprès d’un échantillon représentatif des femmes françaises, amenées à parler de l’Europe. Toutes ont exprimé la même préoccupation pour le futur et, en majorité, le même besoin : plus d’écoute et de solidarité. D’où le dernier projet qui s’est concrétisé à la fin de l’année 2017 grâce au groupe TF1, d’une série d’interviews par Catherine Verger, journaliste et cofondatrice de l’association, de quatorze femmes, de professions diverses, engagées dans des activités à dimension européenne. « On leur a demandé pourquoi elles croyaient en l’Europe, ce qu’elles en attendaient, explique Martine Méheut, puis le domaine dans lequel elles s’engageaient ; enfin comment elles ont l’intention d’agir au moment des élections européennes, comment elles comptent les préparer. Ce qui manque à l’Europe, c’est la chair. L’Europe, c’est une idée pour l’ensemble des gens, ce sont des règlements qui s’empilent les uns sur les autres, et le but, là, c’est de montrer que l’Europe c’est autre chose, ça a de la vie, du goût, et c’est ce que montrent ces femmes, le goût de l’Europe. » Cette galerie de portraits-vidéos est déjà visible sur l a page Y ouTube de l’association. Elle sera bientôt sous-titrée en anglais. Citoyennes pour l’Europe a son siège à Paris, et deux antennes, l’une à Bruxelles, dirigée par Eli Hadzhieva, et l’autre à Berlin – Bürgerinnen für Europa -, dirigée par Fanny Cohen. Les « cafés citoyennes » rythment la vie de l’association, conférences-débats sur un thème politique d’actualité, qui permettent aussi de faire découvrir une sensibilité d’un autre pays de l’Union européenne. Par exemple le « café citoyennes » à Bruxelles, le 20 novembre 2017, questionnait la transparence des institutions européennes ; à Paris le 14 décembre, Michèle Rivasi, eurodéputée Europe Écologie-Les Verts, est venue dialoguer sur la santé environnementale en Europe. Paris, Berlin, Bruxelles… la citoyenneté n’est-elle l’affaire que de citadins ? Certainement pas, pour l’association. Aussi mène-t-elle un nouveau projet, la création de Maisons Européennes Rurales. La première va s’ouvrir en Seine-et-Marne, menée par huit femmes. Les Maisons Européennes Rurales n’ont pas seulement vocation à apporter des renseignements sur l’Europe, mais encore à créer des liens entre les citoyens des zones rurales pour faire progresser leur Europe. « La question essentielle, que doivent se poser tous les citoyens européens, c’est : qu’est-ce que vivre en Europe ? Plus de femmes que d’hommes sont sensibles aux valeurs que porte la civilisation européenne, et notre engagement c’est de poursuivre l’invention d’un art de vivre en Europe, dont aucun citoyen ne serait exclu », résume Martine Méheut. Paola de Rohan-Csermak Site web: http://www.citoyennes-pour-leurope.eu